vers la paix interieure
À la sortie d'un jour de repos , après avoir passé une journée enveloppée de spiritualité et de recueillement, il se connecte à nouveau à la modernité en consultant les résultats des Jeux Olympiques. Cette transition brutale entre la sérénité du repos et le retour à la réalité agite en lui une tempête intérieure. Il défile machinalement sur les réseaux sociaux et tombe sur une publication où un homme explique comment rendre une femme amoureuse, énumérant vingt choses à faire pour la séduire : des mots doux, des fleurs, des attentions. Cela le fait sourire.
Il rêve ensuite qu’il regarde une chaîne de télévision, un acte contraire aux interdits relogieux qu'il connaît bien. La frustration monte, un conflit intense naît en lui, entre ses désirs physiques et le poids des interdictions religieuses qui l’entourent. La peur de céder à la tentation se mélange à des images apocalyptiques où les conséquences de ses pensées seraient catastrophiques, provoquant des conflits internationaux et des désastres nucléaires.
Son rêve devient de plus en plus étrange et déroutant. Sur l'écran, il voit une jolie femme et un homme séduisant, l’archétype du couple parfait, dans un restaurant branché. Mais la scène s'assombrit rapidement lorsqu'il remarque une affiche en arrière-plan : la même femme, avec un autre homme, dans un rapport où l'argent semble être le moteur de leur relation. Cette double réalité reflète ses propres luttes internes, son incapacité à concilier ses désirs avec ses convictions religieuses.
Il regarde tout cela, un peu hébété, comme s'il était pris dans un tourbillon. Les images se succèdent à une vitesse rapide, sans lui laisser le temps de comprendre ou de réagir. Il est là, planté devant l'écran, absorbant malgré lui ce flux d'informations et d'émotions contradictoires. Il ressent une sorte de déconnexion, comme s'il était à la fois acteur et spectateur de ce qui se passe. D'un côté, il est fasciné par la beauté de ce couple parfait, cette image de la séduction facile, presque superficielle. De l'autre, il est profondément mal à l'aise, conscient que cette fascination le conduit sur un terrain dangereux.
Il se sent tiraillé. D'un côté, il est assailli par des pensées de culpabilité, des souvenirs de ses études religieuses où on lui a enseigné que de telles images sont impures, sources de tentation et de chute spirituelle. Et de l'autre, il y a cette part de lui qui est attirée, presque hypnotisée par cette représentation d'une vie qu'il n'a jamais connue, une vie où les interdits n'existent pas, où les désirs peuvent être satisfaits sans crainte de répercussions.
Plus il regarde, plus la scène sur l'écran devient surréaliste. La jolie nana au restaurant se transforme en une sorte de figure presque mystique, quelque chose entre la tentatrice biblique et la femme fatale des films noirs. Elle passe d'un homme à un autre, chaque relation semblant plus artificielle et intéressée que la précédente. La vie réelle est loin d'être aussi simple et glamour que ce que ces images veulent faire croire.
Le contraste entre le glamour et la réalité brutale commence lui peser. C'est comme si chaque nouvelle scène creusait un fossé plus profond entre ses désirs et ses croyances, entre ce qu'il veut et ce qu'il sait être bon pour lui. Sa frustration atteint un point culminant. Il sait qu'il devrait éteindre la télévision, détourner le regard de ses jeux olympiques.
Finalement, dans un sursaut de lucidité, il éteint l'écran. Il reste là, dans le noir.Il sait qu'il devra trouver un moyen de se racheter, de se purifier . Mais pour l'instant, tout ce qu'il peut faire, c'est rester là, immobile, espérant que le lendemain lui apportera un peu de clarté, et un peu de paix.
Il sait cependant qu'il devra continuer à se battre contre ces tentations. Ce soir n'était qu'une des nombreuses épreuves qu'il rencontrera dans sa vie. Il en est conscient. Il commence par reconnaître le rôle qu'il a joué jusqu'à présent dans ce triangle. En se voyant comme une victime de ses propres désirs et en cherchant à les réprimer strictement au nom de ses convictions, il a perpétué un cycle de culpabilité et de frustration. Cette prise de conscience est essentielle, car elle lui permet de réaliser qu'il n'est pas condamné à rester coincé dans ce schéma.
Plutôt que de voir ses désirs comme un persécuteur, il apprend à les voir comme une partie naturelle de lui-même, qui mérite d'être entendue et comprise, mais aussi guidée avec sagesse. Il commence à explorer ses désirs avec curiosité et compassion, sans les juger ni les réprimer automatiquement. Cela lui permet de les intégrer de manière constructive dans sa vie, plutôt que de les voir comme quelque chose qu'il doit combattre ou éliminer.
Ses convictions, plutôt que de jouer le rôle de sauveur strict et punitif, deviennent une source de guidance et d'inspiration. Il réalise que ses croyances ne sont pas là pour le protéger de lui-même, mais pour l'aider à vivre une vie pleine de sens et d'équilibre. Elles ne sont plus perçues comme des chaînes, mais comme une boussole morale qui l’aide à naviguer dans le monde avec intégrité.
Dans cette nouvelle dynamique, il n'est plus la victime de ses circonstances. Il devient l'acteur principal de sa propre vie, capable de faire des choix éclairés et équilibrés. En sortant du triangle de Karpman, il découvre une nouvelle forme de liberté, où ses désirs et ses convictions peuvent coexister dans une relation harmonieuse et respectueuse.
Il apprend à prendre soin de lui, non pas en cédant à tous ses désirs, mais en reconnaissant leur place légitime dans sa vie. Ses convictions restent intactes, mais elles sont vécues de manière plus flexible, plus compatissante. Ainsi, il transforme ce qui était autrefois un champ de bataille intérieur en un espace de croissance personnelle, où chaque aspect de lui-même trouve sa place et son expression.
il décide de prendre une douche chaude pour apaiser ses nerfs. Sous l'eau, il sent la tension se dissoudre peu à peu, emportant avec elle le poids des conflits intérieurs. Après la douche, il se dirige vers sa bibliothèque et prend un livre qu'il aime particulièrement : le Livre des Psaumes. Il s'arrête sur l'un des psaumes de David, un texte qu’il trouve toujours réconfortant dans les moments de doute et de trouble. Les mots, familiers et réconfortants, lui rappellent la sagesse et la force qu'il trouve dans sa foi. En lisant, il sent une paix s’installer en lui, une certitude tranquille qu'il a encore une fois trouvé le bon chemin.
Enfin, un jour, après un long cheminement intérieur, il a trouvé cet équilibre qu'il cherchait tant. Il a rencontré la personne avec qui il a pu construire une relation amoureuse qui répondait à la fois à ses désirs humains et à ses convictions spirituelles. Leur relation est devenue un havre de paix, où l’amour, le respect, et la complicité cohabitent harmonieusement avec les valeurs qui lui sont chères.
Dans cette relation, il a découvert que la sensualité et la spiritualité ne sont pas forcément en opposition. Au contraire, il a appris que lorsqu’elles sont vécues de manière consciente et respectueuse, elles peuvent se renforcer mutuellement. L’amour qu’il partage avec cette femme est doux et tendre, mais aussi profondément enraciné dans une compréhension mutuelle de leurs aspirations spirituelles. Ils ont trouvé une manière de vivre leur intimité qui est à la fois épanouissante et en accord avec leur foi.
Ce nouvel équilibre a transformé sa vie. Il ne se sent plus tiraillé entre ses désirs et ses croyances, car il a compris que l’un n’a pas besoin de renier l’autre. Il n’a plus besoin de fuir les tentations, car il les a intégrées dans un cadre sain et sacré. Ce chemin n’a pas été facile.
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